Le Mélanome cutané : formes, examens et diagnostics

Mélanome cutané

Le mélanome cutané est un cancer de la peau. Même s’il est peu fréquent, il est le plus grave des cancers de la peau car il peut métastaser et alors entraîner le décès du patient. C’est pour cela qu’il est important de le diagnostiquer très rapidement.

Le mélanome cutané : Qu’est-ce que c’est ?

Le cancer est une maladie causée par la dégénérescence ou la mutation de cellules d’un tissu ou d’un organe du corps humain. Ces cellules prolifèrent et sont responsables de l’apparition de tumeurs.

Le mélanome, c’est la transformation maligne des mélanocytes : Les mélanocytes sont les cellules épithéliales de l’épiderme. Ils sont présents dans la peau, dans l’œil, sur les méninges, dans les muqueuses (bouche, rectum, organes génitaux). Dans 90% des cas, la transformation maligne de ces mélanocytes se fait sur la peau et devient donc un mélanome cutané.

La mortalité de ce cancer peut être réduite lorsque le mélanome est diagnostiqué in situ (stade précoce) ou sur les mélanomes de faible épaisseur. Le mélanome peut survenir à tout âge mais il reste plus fréquent chez l’adulte (âge médian : 57 ans).

Dans la grande majorité des cas, le mélanome apparaît sur la peau. Cependant, il arrive que le mélanome résulte de la transformation maligne d’un naevus (ou grain de beauté).

Plus le mélanome sera diagnostiqué tôt, plus il sera aisé de l’enlever à l’aide de l’exérèse (cette opération est expliquée un peu plus bas !). Depuis quelques années, de plus en plus de mélanomes sont dépistés in situ grâce aux campagnes d’incitation au diagnostic précoce.

Les différents types de mélanome :

  • Le mélanome à extension superficielle (SSM) : il représente 60 à 70% des mélanomes identifiés. Il prend la forme de tâches irrégulières de différentes couleurs : noir, marron, rouge ou non colorées. Il se sent sous les doigts.
  • Le mélanome nodulaire (MN) : Il présente de petites élévations rondes de peau noire ou non colorées. Elles sont fermes sous le doigt et peuvent suinter, saigner ou se recouvrir de croûtes. Ce type de mélanome évolue rapidement.
  • Le mélanome de Dubreuilh : Il présente une tâche colorée allant du noir au marron foncé. Il se développe sur une zone exposée au soleil (surtout sur le visage dans le cas des personnes âgées).
  • Le mélanome acral-lentigineux : Celui-ci se développe sur les zones non exposées au soleil. Il apparaît sur la paume des mains ou la plante des pieds. Il forme une tâche irrégulière brune ou noire. Il peut aussi apparaître sur les ongles (sous forme d’une petite bande colorée).

Certains profils sont-ils plus à risque que d’autres ?

Certains facteurs augmentent le risque de survenue d’un mélanome et certaines personnes sont plus « à risque » que d’autres :

  • Si le patient présente de nombreux naevus communs et atypiques,
  • Si le patient a un mode de vie l’exposant intensément au soleil,
  • Si le patient a des antécédents de coups de soleil,
  • Si le patient a un phototype cutané de type I (prend des coups de soleil facilement, absence de bronzage),
  • Si le patient a des antécédents personnels ou familiaux de mélanome,
  • Si le patient présente les caractéristiques physiques suivantes : peau claire, cheveux clairs, tâches de rousseur…)
  • Si le patient s’expose régulièrement aux UV artificiels (lampes à bronzer ou solarium dans les centres de bronzage).

Quelles sont les étapes et acteurs clés d’un diagnostic précoce du mélanome cutané ?

Le patient et l’auto-examen

Le patient voit apparaître une lésion suspecte sur sa peau (une nouvelle lésion ou un changement d’aspect d’un naevus) ou s’il s’identifie comme sujet à risque.

La règle ABCD(E)

La règle ABCD(E) permet de repérer un changement d’aspect d’un naevus (grain de beauté) qui ne serait pas initialement atypique.

  • A – Asymétrique : on tire un trait imaginaire au milieu du naevus et les deux parties n’ont pas la même forme.
  • B – Bords irréguliers : les bords ne sont pas nets, ils sont déchiquetés.
  • C – Couleurs différentes : le grain de beauté est de plusieurs couleurs.
  • D – Diamètre : le diamètre du naevus est supérieur à 6 millimètres (En guise de repère : une gomme de crayon fait 6 millimètres).
  • E – Evolution : Il s’agit ici de repérer tout changement de taille, de forme, de couleur d’un grain de beauté, s’il devient croûteux, s’il saigne au moindre traumatisme… Dans ce cas-là, il faut consulter un médecin pour vérifier s’il ne s’agit pas d’un mélanome débutant.

Le « Vilain Petit Canard »

Chez un même individu, les naevus se ressemblent entre eux. Une lésion mélanocytaire devient suspecte si elle est différente des autres naevus dans sa forme, sa couleur et son épaisseur (le « Vilain Petit Canard« ).

En cas de doute, il est nécessaire de consulter un dermatologue. Il ne faut négliger aucune anomalie.

Le médecin généraliste ou le médecin du travail

Le médecin généraliste (ou médecin du travail) adresse son patient au dermatologue s’il identifie son patient comme à risque ou s’il repère une lésion suspecte.

Le mélanome n’entraîne pas de modification de sang, il n’est donc pas repérable lors d’une prise de sang.

Le dermatologue

Le dermatologue confirme ou non la suspicion de mélanome en réalisant une dermoscopie. C’est l’observation des lésions suspectes avec un dermoscope, appareil permettant d’agrandir la visualisation de ces lésions.

Cependant, le stade de gravité d’un mélanome ne peut être déterminé par son seul aspect. Il n’y a pas de corrélation entre son diamètre et son stade de gravité. La dermoscopie permet de confirmer ou non la suspicion mais n’apporte pas de certitude de diagnostic suffisante pour éviter une exérèse de contrôle. Si le dermatologue confirme la suspicion, il réalisera l’exérèse.

Il assurera ensuite la prise en charge thérapeutique et le suivi. Il est également amené à former les patients à risque à pratiquer l’auto-examen.

L’anatomo-pathologiste

Une fois l’exérèse réalisée, le dermatologue adresse la pièce retirée à l’anatomo-pathologiste. Ce dernier confirmera ou non le diagnostic de mélanome en analysant la pièce.

Chirurgie et exérèse

La chirurgie est le traitement standard du mélanome et elle est considérée comme le meilleur traitement pour soigner le mélanome. Un mélanome non métastasé est curable par un traitement par exérèse chirurgicale complète.

L’exérèse est une intervention chirurgicale pour retirer un naevus potentiellement dangereux ou une suspicion de mélanome. Le dermatologue la réalise sous anesthésie locale.

La première exérèse permet d’établir le diagnostic du mélanome. L’anatomo-pathologiste examine la pièce de l’exérèse et confirme la suspicion de mélanome.

Si le mélanome est effectivement diagnostiqué, le dermatologue pratique une exérèse élargie complète. Le dermatologue enlève une bande de tissu sain autour de la cicatrice de l’exérèse initiale. Parfois, les ganglions proches du mélanome sont également retirés.

Suite à l’exérèse, il peut y avoir des effets secondaires (douleur, problème de cicatrisation…). Le temps de convalescence est plus ou moins long selon les patients.

La chimiothérapie et la radiothérapie sont les traitements complémentaires habituels des cancers. Dans le cas d’un mélanome localisé, ils ne sont pas proposés.

Et après le traitement … ?

Suite au traitement, des rendez-vous de surveillance sont mis en place avec l’équipe médicale du patient. Dans le cas des mélanomes peu épais, un examen complet est réalisé tous les six mois durant cinq ans, puis tous les ans pendant toute la vie. Dans le cas de mélanomes plus épais, l’examen complet est réalisé tous les trois mois durant cinq ans, puis également tous les ans pendant toute la vie.

Un autre type de cancer de la peau : le carcinome cutané

Le carcinome cutané (basocellulaire, spinocellulaire ou épidermoïde) est le cancer de la peau le plus fréquent. Il apparaît généralement sur les parties du corps souvent exposées au soleil (visage, cou, dos et main). Il se déclare majoritairement chez les individus de plus de 50 ans. Il évolue lentement.