Oxyures et oxyurose : que savez-vous de ce parasite intestinal ?
Vous avez dit oxyurose ? L’oxyurose est une maladie appartenant à la famille des parasitoses intestinales. Elle est due à la présence d’un ou plusieurs vers (appelés oxyures) dans le tube digestif. Ce parasite intestinal est plus connu sous le nom de ver solitaire. Tour d’horizon de cette maladie parasitaire.
Comprendre la parasitose intestinale
Les parasitoses intestinales sont des infections de l’intestin provoquées par des parasites. Ces derniers prolifèrent dans l’organisme en se nourrissant directement au sein des cellules. Très fréquentes dans le monde, les parasitoses intestinales sont dues à deux formes de parasites.
- Les protozoaires : ce sont des parasites unicellulaires (à une seule cellule) pouvant former des colonies. Ils vivent et se développent exclusivement dans l’eau ou dans les lieux humides. Si l’humidité est insuffisante, ils se plongent dans une phase de sommeil latent en attendant de meilleures conditions de vie. Ils peuvent ainsi passer inaperçus pendant plusieurs jours voire plusieurs mois. La giardia ou l’amibe en sont des exemples.
- Les vers : ils sont très nombreux et peuvent être classés en trois grandes catégories. Chaque famille et chaque ver présente son propre mode (et cycle) de reproduction, de contamination et ses propres manifestations.
– Les nématodes : ce sont des vers ronds possédant un tube digestif complet. Ils se nourrissent par la bouche et rejettent leurs selles par l’anus, directement dans l’intestin de l’Homme. Les oxyures, l’ascaris, le tænia sont les espèces les plus courantes. On parle souvent de vers solitaires.
– Les cestodes : il s’agit de vers plats possédant une tête sur laquelle des crochets ou des ventouses leur permettent de se nourrir. Leur corps est constitué d’anneaux qui se détachent successivement pour atterrir dans les selles.
– Les trématodes : ils infectent habituellement les bovins et les ovins. Ils sont transmis par des escargots d’eau qui contaminent les plantes consommées par ces animaux. La douve du foie est le parasite le plus fréquent. Il peut contaminer l’homme par consommation de cresson, de pissenlits ou toute autre plante sauvage.
Oxyurose, la contamination par un parasite intestinal
La contamination parasitaire varie en fonction des parasites. Il existe deux modes d’infection.
- Par voie digestive : les parasites entrent dans l’organisme par ingestion d’eau ou de nourriture impropres, ou par le fait de porter ses mains souillées à la bouche. Ils sont présents sous forme d’œufs ou de larves. C’est le cas des oxyures.
- Par voie cutanée : les parasites pénètrent dans le corps directement par la peau. L’infection résulte généralement d’un contact avec de l’eau sale (en marchant pieds nus ou en se lavant les mains).
Les oxyures : des parasites fréquents chez l’enfant
Les oxyures (Enterobius vermicularis) sont de petits vers qui mesurent entre 3 et 10 millimètres. Ils affectent le gros intestin et provoquent des démangeaisons anales importantes. En effet, les oxyures femelles pondent plusieurs milliers d’œufs (10 000 en moyenne) au niveau de l’anus. Leur développement est rapide et important. Il suffit de 2 à 4 semaines pour qu’ils deviennent adultes et puissent pondre (1).
L’oxyurose est une maladie très contagieuse qui se développe le plus souvent chez les personnes vivants en communauté ou chez les enfants. Les démangeaisons intenses conduisent les malades à se gratter. Les œufs se déposent ainsi sur les doigts ou sous les ongles. Le parasite peut alors facilement être transmis à d’autres personnes par contact direct (poignée de main) ou indirect (contamination d’objets). Les hôpitaux, les écoles, les crèches sont des lieux propices à la contagion. D’autant plus que les oxyures sont capables de vivre 2 semaines à l’extérieur du corps.
L’auto-contamination est également un phénomène à souligner, surtout chez les enfants. Ces derniers portent souvent leurs mains à la bouche, ce qui favorise la recontamination. Avant l’âge de 10 ans, 40% des enfants risquent d’être atteints. Les enfants entre 2 et 7 ans sont les plus concernés (2).
Oxyurose : le diagnostic de la maladie
Les oxyures engendrent souvent des démangeaisons qui constituent l’unique réel symptôme de la maladie. Il n’est donc pas facile de la diagnostiquer. Mais d’autres signes, bien que beaucoup plus rares, peuvent révéler une infection.
- Des diarrhées aigües et inexpliquées
- Des douleurs abdominales
- Un état psychologique préoccupant : irritabilité, insomnie, cauchemards
- Une inflammation de la vulve s’accompagnant de troubles urinaires, chez la jeune fille
- Des troubles de l’appendice conduisant à l’appendicite (cas extrêmement rares)
L’analyse des symptômes est la première étape du diagnostic. La seconde consiste à vérifier la présence des parasites en examinant les rebords de l’anus, les selles et les sous-vêtements. Il faut également rechercher d’éventuelles lésions liées au grattage. Cette observation peut être réalisée par vous-même ou par un médecin généraliste ou spécialisé (proctologue, pédiatre). Mais les médecins disposent d’un test en cas de doute sur le diagnostic. L’examen du scotch test consiste à coller un ruban adhésif et transparent sur les parois de l’anus. Le ruban capture les œufs d’oxyures. Ils sont ensuite examinés en laboratoire à l’aide d’un microscope. Ce test doit être effectué le matin, avant toute émission de selles ou toilette locale.
Les traitements des oxyuroses
L’oxyurose est une maladie bénigne dont le traitement consiste en la prise unique d’un médicament qui lutte contre les parasites (antiparasitaire). Compte tenu des phénomènes de contagion et d’auto-contamination, il est à renouveler trois semaines après la première prise. Tous les membres de la famille doivent être traités simultanément contre les oxyures.
Si la maladie se soigne bien, il est toujours mieux de ne pas la contracter. Pour cela, le respect de quelques règles simples minimise les risques d’infection.
- Couper et nettoyer régulièrement ses ongles
- Laver, dépoussiérer et désinfecter quotidiennement les objets et les sols.
- Laver les vêtements et linges de maison à chaud
- Respecter les mesures d’hygiène de base (lavage des mains notamment)
- Ne pas marcher pieds nus
- Eviter les contacts avec des aliments ou de l’eau impropre à la consommation